Je ne lis pas souvent des nouvelles, mais j’ai été attirée par l’idée d’Anjana Appachana de nous faire découvrir l’Inde à travers le regard de ses femmes.
Originaire du sud de l’Inde, Anjana Appachana publie “Mes seuls dieux” en 1992. Huit nouvelles sur l’Inde traditionnelle régentée par ses rites et religions, et contestée par les nouvelles générations de femmes indiennes.
👳♀️ Un récit à la fois affligeant et délicat, qui place le lecteur au cœur de l’injustice subie par les indiennes : privation de libertés, interdiction d’aimer, de ressentir, de penser. Anjana Appachana arrive parfaitement à nous transmettre la frustration des différentes générations de femmes muselées par la société.
🙅♀️ Mais cette histoire n’est pas celle de la misérabilité. L’auteure prend en exemple des jeunes femmes issues de bonnes familles pour dénoncer la répression. Je m’attendais à lire la souffrance d’un peuple opprimé, j’ai découvert l’espoir et la force d’une génération de guerrières.
💫 Anjana Appachana parle du droit inaliénable à l’espoir que possèdent ces femmes ambitieuses et courageuses. C’est l’histoire d’une jeune mariée qui quitte sa belle-famille au risque de se retrouver reniée par les siens. D’une adolescente qui tient tête à ses parents et refuse catégoriquement de se soumettre aux traditions. Ou encore d’une étudiante solidaire qui met en péril son avenir professionnel pour venir en aide à une amie tombée enceinte hors mariage.
La femme indienne est belle, la femme indienne est forte. Voilà le message qu’Anjana Appachana veut transmettre avec le récit cruel et envoûtant de “Mes seuls dieux”.
Éditeur : Zulma
©Alex Masi