“Cet homme parlait pour moi qui ne savait pas parler : ses sons étaient mes sons, sa voix était ma voix et sa langue, dépliée comme jamais, faisait vibrer ma raison en lui ouvrant la fenêtre du souvenir.”
🤹 Je ne sais même pas par où commencer pour vous parler de ce livre. J’ai mis un temps fou à commencer cette critique, par crainte de ne pas réussir à honorer Wajdi Mouawad, le comédien, dramaturge, cinéaste, écrivain le plus inspirant que je connaisse.
🔥 Vous avez probablement entendu parler du film “Incendies” de Denis Villeneuve, issu de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad. Mais s’il y a un livre avec lequel commencer pour découvrir ce virtuose, c’est Anima.
🩸 Wahhch Debch, un canadien d’origine libanaise, découvre un jour sa femme assassinée. Brisé, Wahhch traque le meurtrier lors d’un long périple qui ouvre la boîte de pandore des souffrances accumulées dans son enfance. Wahhch doute de tout, jusqu’à ne plus être certain qu’il n’est pas lui-même l’assassin. Il part en quête d’identité, à la recherche de son Anima, et y laisse une partie de son âme.
🐭 Son errance est racontée du point de vue des animaux qui observent Wahhch dans sa chasse à l’homme. La narration est extrêmement riche, c’est poétique sans être pédant, c’est brutal tout en étant subtil, bref, c’est magistral. Le dénouement m’a littéralement coupé le souffle, je n’ai pas réussi à lever les yeux du livre une seule seconde.
✍️ Anima, c’est un putain de livre de malade. Je ne vois pas comment le formuler autrement. Alors oui c’est violent, c’est gore, c’est triste, c’est dur. Mais c’est aussi probablement la meilleure fiction que j’ai lue. Alors merci Wajdi !
Éditeur : Actes Sud